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lectures, écrits divers, au fil des jours et des humeurs

Ma dernière lecture

Pas beaucoup plus réjouissante que mon dernier billet, mais belle lecture, cependant.

Dans le ghetto de Lodz, Chaïm Rumkowski est une autre figure du diable. Lui, l’autoproclamé Roi des Juifs qui prétendait sauver son peuple, a transformé le ghetto en un vaste atelier industriel au service du Reich. Il parade en calèche et costume trois pièces, en appelle à « la bonne volonté » des familles, et frappe monnaie et timbres à son effigie.

Face à ce pantin des exigences nazies, dans les caves, les greniers, sourdent les imprimeries et les radios clandestines, les photographes détournent la pellicule du service d’identification, les enfants soustraits aux convois hebdomadaires se dérobent derrière les doubles cloisons...
Et parmi eux Alter, un gamin de douze ans, qui dans sa quête obstinée pour la vie refuse de porter l’étoile. Avec la vivacité d’un chat, il se faufile dans les moindres recoins du ghetto, jusqu’aux coulisses du théâtre de marionnettes de maître Azoï, où il trouve refuge…

Zulma est un éditeur qui ne me déçoit pas ; une fois de plus, c'est confirmé avec ce roman de Hubert Haddad, roman qui est bien plus qu'un roman, mais plutôt une page de notre Terrible Histoire, terrifiante même devrais-je dire.
Lodz, en 1941 a été le théâtre d'un étrange "spectacle" où " l'homme, privé de simple humanité, n'est qu'
un monstre et un chaos"
L'auteur, pourtant avec sagesse et délicatesse a choisi de mettre en scène un jeune juif récalcitrant puisqu'il refuse de porter l'infamante étoile jaune, qui survit dans le ghetto en faisant le marionnettiste facétieux , regardant à la loupe ses congénères, ce qui donne lieu à des portraits savoureux.
S'il n'y avait en filigrane cette volonté d'extermination que l'on perçoit à chaque page, on pourrait croire à une fable et j'aurais envie de dire que j'ai beaucoup apprécié ce roman.
A chaque fois que je lis ce genre de récit, j'aimerais me persuader que c'est juste du roman ; ici, le talent de l'auteur y arrive presque, mais je sens malgré tout mon sang se glacer dans mes veines ( j'ai visité les camps d' Auschwitz et Birkenau et je sais que ça n'est pas du roman!!) et que le titre choisi par
Hubert Haddad est on ne peut plus juste, hélas !!


Dans Un monstre et un chaos, Hubert Haddad fait resurgir tout un monde anéanti, où la vie artistique intense du ghetto vibre des refrains yiddish beaux comme un chant de résistance éperdu – un chaos, plein de bruit et de fureur, où perce la lumière. Et c’est un prodige.

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